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Pourquoi MBSR (1 - la genèse)?

Photo du rédacteur: RichardRichard

Dernière mise à jour : 26 sept. 2021

Dans cette série d'articles, j'aborderai les raisons qui peuvent vous conduire à entreprendre un cycle MBSR en 8 semaines.


Je parlerai des origines du programme, de ses intentions, mais aussi des réticences qui peuvent vous retenir de franchir le pas, ainsi que des bonnes raisons de les vaincre , par exemple en participant à un Atelier découverte en 2h.


Sans plus attendre, découvrons ensemble les origines du programme MBSR.


MBSR signifie Mindful Based Stress Reduction, la réduction du stress par la pleine conscience. Comme tout sigle en langue étrangère, on peut en discuter la traduction, et je parlerai plutôt de réduction des effets du stress par la pleine conscience.


Il y a dans cette proposition deux termes principaux :

  • le stress

  • sa réduction par un moyen : la pleine conscience

Voyons ceci plus en détails.





Le stress est un terme si souvent employé qu'il est maintenant galvaudé. On est stressé, telle situation "c'est du stress", la moindre contrariété, le moindre contretemps est perçu comme tel. Bref, le stress, c'est tout ce dont on ne veut pas : ce qui frustre, est trop ceci ou pas assez cela.

C'est la forme moderne de ce que les Bouddhistes appellent "dukkha" et qui a été souvent traduit par un terme lui aussi très vague mais englobant : la souffrance (plus sur cela dans un prochain post de cette série).

Il y a une définition plus précise, en un mot plus scientifique du stress, de ses mécanismes et de ses effets sur nous, et une bonne partie des exposés théoriques du programme MBSR consiste en une explication détaillée et une démystification du stress.

Il est en effet clair que mieux connaître son adversaire, c'est déjà commencer à se soustraire à son emprise.


La pleine conscience est une des nombreuses formes de méditation héritées des traditions extrême-orientales. Toutes ou presque s'appuient sur les enseignements du prince Siddhârta Gautama, plus connu sous l'épithète de "Bouddha", ce qui signifie "éveillé".

L'un des pratiques enseignées, dites "Vipassana", la vision pénétrante, est à la base des pratiques de MBSR. En quelque mots, il s'agit de voir les choses telles qu'elle sont, sans les interpréter à travers les multiples filtres de nos goûts, nos peurs, les traumatismes de notre histoire personnelle. Il s'agit d'être simplement présent et attentif à ce qui est, ici et maintenant.


A cela Jon Kabat-Zinn, créateur du programme, ajouta des mouvements conscients issus de postures simples de yoga. J'expliquerai pourquoi dans un prochain post.


Il est temps de dire quelques mots de Jon, professeur émérite de médecine formé au MIT. Par ailleurs méditant et professeur de yoga, il se demanda si une combinaison méditation/yoga ne pouvait pas aider et soulager certains troubles des patients de l'hôpital où il enseignait, que ce soit ceux atteint de douleurs chroniques ou de problèmes tels qu'anxiété, attaques de panique etc.


© flickr.com/UW Health
Jon Kabat-Zinn (© flickr.com/UW Health)

Parallèlement, les progrès de l'imagerie médicale, notamment l'IRM fonctionnelle, permirent d'observer pour la première fois le cerveau de méditants expérimentés pendant leur pratique. Ce fut une révolution, dans la mesure où l'on pensait jusque là la structure du cerveau plutôt figée. Il s'avéra que les méditants volontaires (en l'occurrence des moines bouddhistes ayant des milliers d'heures de pratique) avaient un cerveau structuré différemment et que certaines zones bien précises s'activaient pendant les différents types de méditation. Oh rien de révolutionnaire, ils restaient humains bien sûr, mais les zones responsables de la peur étaient légèrement plus petites, alors que celles responsables de la bienveillance étaient plus développées, tout comme le cortex préfrontal, responsable de la gestion des émotions. Pour la première fois, on mit en évidence la plasticité cérébrale, c'est à dire la faculté du cerveau à se restructurer en fonction des activités.

En résumé, comme le disait un humoriste bien connu, "c'est un muscle, hein..."



La question qui venait naturellement ensuite était de savoir si de personnes n'ayant jamais médité pouvait amorcer les mêmes changements dans leur cerveau avec une formation adéquate. L'expérience fut menée, et il s'avéra qu'au bout de huit semaines d'un entraînement régulier et intensif à la méditation, on constatait en effet des changements dans ce sens.


Mieux, si les participants arrêtaient de pratiquer après l'expérience, un nouvel examen montrait que les effets de l'entraînement reçu persistaient dans le cerveau environ trois mois.


Voici donc pourquoi vous lirez partout que le programme MBSR est étayé par les neurosciences, et voilà pourquoi il dure huit semaines, ni plus, ni moins.


Bien que basé sur des pratiques traditionnelles, Jon le rendit entièrement laïc et donc acceptable par toutes et tous.


Jon Kabat-Zinn élabora ce programme et le mit d'abord en œuvre au sein de la faculté de médecine de l'Université du Massachussetts. Il fut assez efficace pour qu'il puisse y fonder la clinique de réduction du stress, qui a accompagné des milliers de patients depuis plus de quarante ans.


Le programme sortit ensuite du milieu médical pour être proposé au public par le biais d'instructeurs dûment formés par une structure dédiée créée par Jon et son équipe. Depuis deux ans, ce rôle fédérateur et formateur a été repris par le Mindfulness Center de l'Université de Brown.



En résumé, le programme MBSR :

  • a été créé il y a quarante ans par un professeur de médecine

  • est basé sur des pratiques Extrême-Orientales validées empiriquement par une longue expérience et sur les neurosciences occidentales

  • est entièrement laïc et s'adresse à toutes et tous


Nous verrons dans un prochain post les rapports entre stress et pleine conscience.

D'ici là, n'hésitez pas à réagir en commentaires ou à me poser des questions à richard@humanware.fr.

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