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Méditation et idées reçues (5 - le calme)

  • Photo du rédacteur: Richard
    Richard
  • 27 avr.
  • 2 min de lecture


"La méditation, ça calme."


"Mais pourquoi tu t'énerves? Et tu médites? Eh ben..."


"T'es stressé? Ben médite!"


Qui n'a pas déjà entendu ces phrases, autant de clichés sur la méditation qui permettrait donc d'afficher en toutes circonstances un calme olympien.


J'ai le regret de vous dire que cela ne fonctionne pas comme ça. La méditation n'est pas un comprimé effervescent qui vous apporterait comme par magie le calme ou la paix intérieure. Du moins pas toujours, ou pas tout de suite, et pas à chaque séance.


Il est même possible que vous sortiez d'une méditation plus agité qu'en y entrant!


Peste, diantre, mais comment se fait-il? C'est très simple. Lorsque vous méditez, vous vous observez vous-même en plein fonctionnement. Et vous contactez alors ce tumulte intérieur avec lequel vous vivez tous les jours mais sans en être conscient. L'attention, ce moteur de la méditation, vous fait réaliser que chaque instant est d'une richesse insoupçonnée : sensations physiques, émotions, bavardage du mental qui commente ou critique ce qui se passe, se souvient du passé ou anticipe sur l'avenir. C'est un véritable festival d'événements simultanés qui peuvent donner l'impression d'être pris dans un lave-linge en plein essorage à 4000 tours/minute.


C'est alors qu'intervient le second élément essentiel de la méditation : l'attitude de non jugement. Face à ce maelström, il suffit de ne rien repousser ni vouloir que la situation soit différente de ce qu'elle est. En résumé : rester simplement en présence de ce qui est là, instant après instant. Ne pas lutter contre le courant, mais se laisser porter par lui, sans quoi vous vous épuiserez en vain à vouloir que les choses ne soient pas ce qu'elles sont.


En restant sans réticence ni envie au contact de votre expérience, vous constaterez qu'elle ne cesse pas de changer. Intervient alors le troisième élément essentiel de la méditation : la conscience de cette impermanence.


Si l'on rassemble tout cela, on aboutit à l'acceptation, qui n'est pas la résignation. Accepter vient du latin acceptare : accueillir, recevoir, prendre en compte. Et le changement étant permanent, des circonstances plus en accord avec celles que l'on désire finiront par se présenter. Réaliser cela est très libérateur.

Symétriquement, si ce qui se passe nous convient, autant en profiter à fond car cela non plus ne durera pas.


Une attention sans tension ni rejet, c'est cela la méditation.


Et oui, à terme, être conscient de ce flux permanent entre les deux rives des tonalités agréables-désagréables amène à la vraie sérénité.


Alors la méditation, ça calme? Oui, mais un calme de fond, peut-être un peu plus long à obtenir, mais tellement plus authentique et plus pérenne!

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