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Débourrage ou chevauchée sauvage?

Dernière mise à jour : 11 mai 2020

Bien que toutes les précautions oratoires soient prises par les autorités, bien que la véritable date-clé soit celle du 7 mai où les chiffres diront si le déconfinement commencera à s'opérer à pas comptés le 11, l'air que nous respirons a quelque chose de nouveau.

Ça picote, ça sent l'eau, le frais, ça sent la liberté. Celle d'aller et venir à plus d'un kilomètre autour de chez nous sans attestation, certes avec une longue liste de précautions, mais c'est déjà ça après huit semaines de confinement.

En faisant les courses samedi dernier, j'ai pu constater ce changement. Plus de voiture, de monde dans les rues, des distances et des gestes barrières pas vraiment respectés, bref une anticipation de ce qui pourrait arriver lundi prochain.



Quand j'étais enfant, je montais à cheval et je faisais des stages d'une semaine au club hippique. Nous y apprenions à nous occuper des chevaux, nous nettoyions les écuries, et surtout nous montions beaucoup.

Le mardi était un jour spécial, car le club étant fermé le lundi, les chevaux étaient restés confinés à l'écurie toute la journée. Hors de question de laisser les leçons d’équitation reprendre avec des loulous piaffant d'impatience qui auraient eu beaucoup trop de jus, surtout pour les enfants ou les débutants. Il nous revenait donc à nous, heureux stagiaires, la tâche de les monter tôt le mardi matin pour qu'ils jettent leur trop plein d'énergie avant la première reprise à 10h. Le plus tranquille des chevaux du club (et c'était d'ailleurs son nom, Tranquil sans "e") était déjà beaucoup plus vif que d'ordinaire. Que dire alors des autres, notamment mon préféré, le bien nommé Turbulent! Nous appelions ça le débourrage, un peu abusivement, car le vrai débourrage consiste à faire accepter à un jeune cheval la selle, le filet et autres aides qui permettront de le monter. Je garde un bon souvenir de ces séances animées, même s'il m'est arrivé d'y étudier inopinément la mécanique du vol plané...


J'ai le sentiment que nous sommes semblables aux chevaux de mon enfance, à ceci près que nous sommes restés deux mois à l'écurie. Le débourrage promet d'être chaud, avec peut-être le pendant des ruades (on parlait plutôt de coups de c...), des cabrages (on disait plutôt qu'un cheval "pointait") et le risque de sortir des figures imposées par la prudence (on parlait de se faire "raide embarquer"quand on ne contrôlait plus la fougue de sa monture).


Comme je l'écrivais plus tôt, je ne sais pas à quoi va ressembler ce que certains appellent "le monde d'après". J'espère que nous aurons appris de cette pandémie et de notre confinement. J'espère que nous saurons désormais agir avec plus de discernement et de modération, en un mot plus de conscience. Et que le débourrage ne sera pas le prélude à reprendre une chevauchée sauvage à l'image de celle des hordes d'Attila sous les sabots desquels, dit-on, l'herbe ne repoussait pas.


Quoi qu'il en soit, les séances gratuites en ligne en mi-journée et en soirée continueront au moins jusqu'au prochain jalon indiqué par le gouvernement le 2 juin.


Quant au dernier cycle MBSR de mai-juillet, il pourrait être transformé en cycle en ligne via Zoom à prix spécial. Je vous en dirai plus très bientôt.


D'ici là, piaffez encore jusqu'au 11 mai à l'écurie, et prenez soin de vous lorsque viendra l'heure du débourrage!






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