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La sauterelle sur un piment vert

Comme vous avez pu le constater sur ce blog, l'écriture est une activité qui me tient à cœur.


Il est une forme poétique qui est pour moi fortement liée à la pratique de la pleine conscience, c'est le haïku.


Le haïku est un poème bref d'origine japonaise. On dit souvent que c'est le plus petit poème du monde : 17 syllabes, réparties en trois temps de 5, 7 et 5 syllabes.

Le japonais étant en réalité une langue morique et non syllabique, il s'agit en fait de 17 mores. Peu importe en réalité : il s'agit d'un poème qui peut se dire en une seule respiration, en trois temps court-long-court. La règle du 5-7-5 ne doit donc pas devenir un carcan, c'est plutôt une indication plus ou moins asymptotique ...


Le haïku saisit un instant sans le juger ni l'enjoliver. Il s'agit souvent de deux images mises en rapport : un détail dans l'infini, quelque chose qui vous aura frappé, fait sourire ou serré les poings. Un instant qui vous aura fait suffisamment vibrer pour que l'envie vous prenne de le partager sous cette forme si particulière.


En principe, la haïku parle de la Nature raison pour laquelle il est ancré dans le cycle des saisons par le kigo (littéralement "mot de saison") qui est une allusion plus ou moins directe à la saison par un phénomène météo, un végétal ou un animal ou encore un événement astronomique. Il existe au Japon de véritables répertoires de mots de saison à l'usage des poètes, les saijiki. Des tentatives dans d'autres langues existent depuis que le petit poème s'est répandu et vit dans d'autres langues et d'autres cultures, comme le montre cet exemple en Français.


Poésie de l'instantané, toujours écrite au présent, poésie du petit détail que personne d'autre que l'auteur n'aura remarqué, le lien avec la présence attentive est clair.


Le haïku possède un cousin plus centré sur l'humain : le senryu. Comique, tendre ou sarcastique, ce dernier croque des saynètes où nos comportement et nos travers font sourire ou émeuvent, c'est selon.


Je reviendrai sur l'écriture du haïku, car si cela vous tente, il s'agit pour moi d'une pratique méditative pouvant rentrer dans le cadre de ces micropratiques sur lesquelles j'insiste tant.


J'écris ainsi des haïku depuis presque vingt-cinq ans. Je viens de publier mon premier recueil "La sauterelle sur un piment vert" aux éditions Via Domitia de mon ami Christian Cosberg, lui-même haïjin émérite (haïjin : auteur de haïku). Les superbes illustrations sont dues au talent incomparable de mon amie Shuang Gao.


Depuis sa parution en février dernier, la sauterelle fait son chemin à petits sauts et suscite des revues favorables et sympathiques :



"La sauterelle sur un piment vert" est disponible en quantité limitée dans ces librairies :




le soleil décroît les pâquerettes tendues vers lui attentives


la sauterelle sur un piment vert amoureuse


sous le saule

des bruits de baisers

la lune est blonde


en méditation

la petite chenille verte

arpentant mon pied






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